6 août 2014 - Assemblée générale - Gaza - Intervention de M. Alexis Lamek, représentant permanent adjoint de la France auprès des Nations Unies, Chargé d’Affaires a.i.

Monsieur le Président,

Je voudrais commencer par rendre hommage au Secrétaire général ainsi qu’à tous les responsables des Nations unies qui se sont exprimés aujourd’hui. Je souhaite rendre hommage à leur engagement et leur réaffirmer tout notre soutien. Je souhaiterais également rendre hommage à l’action déterminée et courageuse des acteurs humanitaires sur le terrain, notamment le CICR, le PAM, l’UNRWA gravement touché par ce conflit.

Monsieur le Président,

On ne peut que se réjouir de la trêve entrée en vigueur à Gaza le 5 août, pour une période de 72h00 et du retrait israélien. La France rend hommage à la médiation égyptienne, qui a permis que cesse enfin ce drame. Le bilan est dramatiquement lourd, avec plus de 1800 morts côté palestinien, dont une grande majorité de civils et plus de 60 victimes côté israélien dont la presque totalité sont des soldats : les parties et la communauté internationale doivent maintenant tout mettre en œuvre pour que ce bilan ne s’alourdisse pas davantage ni aujourd’hui, ni plus tard.

Tous les efforts doivent aujourd’hui converger pour que cette trêve débouche sur un cessez-le-feu durable. La trêve actuelle doit être mise à profit pour que les négociations menées sous l’égide de l’Egypte permettent de créer les conditions d’un tel accord. La France exhorte les parties à s’y engager pleinement. Le carnage de Gaza ne doit pas reprendre. Soyons clairs : ce cessez-le-feu, pour être crédible et durable, doit répondre aux besoins légitimes des Palestiniens en matière de reconstruction et de développement économique tout comme aux besoins légitimes des Israéliens en matière de sécurité. Pour nous donner les moyens d’inscrire la trêve dans la durée, il faut traiter la question de Gaza de façon équilibrée et globale : en desserrant l’étau du blocus, qui pèse lourdement sur la population palestinienne, d’une part et en empêchant les trafics d’armes, qui font peser une menace inacceptable sur la population israélienne, d’autre part. Les discussions doivent se concentrer sur ces deux aspects, complémentaires, d’une solution viable.

Cela suppose, au-delà de la nécessaire assistance humanitaire et d’urgence à Gaza et de sa reconstruction, pour lesquelles la France est mobilisée, de permettre le retour de l’Autorité palestinienne à Gaza, dans tous les domaines et notamment en matière de sécurité. La France rend hommage à l’action déterminée et courageuse des acteurs humanitaires sur le terrain, et notamment du Comité international de la Croix Rouge (CICR), du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient).

A plus long terme, le seul moyen d’empêcher de nouveaux accès de violences est connu. Pour régler durablement le conflit israélo-palestinien, il faut redonner un horizon politique aux deux parties. La communauté internationale doit créer maintenant les conditions d’un règlement juste et définitif de ce conflit, en permettant l’établissement de deux Etats démocratiques vivant côte à côte dans la paix et la sécurité et au sein de frontières reconnues. Il n’y a pas d’autres voies que ce triptyque : cessez-le-feu, imposition de la solution de deux Etats et sécurité d’Israël.

La France, après la réunion de Paris du 26 juillet dernier, prend toute sa part des efforts en cours dans l’objectif d’un règlement à la fois rapide et durable de la crise, qui en traite les causes profondes. Les Nations Unies ont un rôle important à jouer pour contribuer à la définition d’un cadre de règlement du conflit. C’est dans cet esprit que nous restons mobilisés et en concertation étroite avec tous nos partenaires, y compris au Conseil de sécurité. Le Conseil de sécurité doit se tenir prêt à prendre ses responsabilités, le moment venu, en articulation avec les efforts de médiation régionale en cours pour les encourager et veiller à leur mise en œuvre effective.

Je vous remercie.

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Dernière modification : 26/02/2015

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