Il est indispensable que l’Irak se maintienne à l’abri des tensions régionales. [en]

Monsieur le Président,

Je remercie à mon tour la représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Hennis-Plasschaert, pour son intervention. Vous savez que vous avez le soutien plein et entier de la France. Je souhaiterais aborder brièvement cinq points.

Tout d’abord, je veux réaffirmer le soutien de la France à l’Irak qui est un pays au cœur des enjeux du Moyen-Orient. Le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est rendu dans le pays le mois dernier et la Ministre des Armées, Florence Parly, s’y rend aujourd’hui même pour marquer ce soutien, à l’heure où les défis sont nombreux comme la Représentante spéciale vient de nous le rappeler.

Le Premier ministre irakien, M. al-Kadhimi, a annoncé et a lancé un certain nombre de réformes pour répondre à la pandémie de COVID, pour renforcer les capacités de l’Etat irakien, pour lutter contre la corruption et pour diversifier l’économie irakienne. Il est essentiel que ces mesures soient effectivement mises en œuvre. Le peuple irakien a exprimé des revendications claires et légitimes, il est crucial qu’il soit entendu. Et la communauté internationale doit se mobiliser pour soutenir les autorités irakiennes dans cette tâche.

L’annonce de la tenue d’élections législatives anticipées en juin 2021 est un développement positif. Il est essentiel que toutes les parties prenantes se mobilisent pour permettre un scrutin inclusif, libre et transparent auquel les Irakiens participeront en nombre pour choisir leurs représentants. La participation pleine, active et effective des femmes à cette élection est également essentielle.

La MANUI dispose d’un mandat solide en matière d’assistance électorale. Nous souhaitons qu’elle continue de mener cette tâche cruciale au cours des mois à venir.

Nous sommes attentifs à la situation à Bassora et dans le sud du pays. Il est essentiel que la liberté de manifester soit garantie sur l’ensemble du territoire. Il est également impératif que les auteurs présumés de violence contre les manifestants rendent des comptes devant la justice.

Deuxièmement, je veux redire l’attachement de la France au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Irak. Il est indispensable que le pays se maintienne à l’abri des tensions régionales. Le rapport du Secrétaire général [des Nations unies] fait état d’incursions turques en Irak. La France partage les graves préoccupations irakiennes à ce sujet et appelle à une désescalade.

Troisièmement, je souhaite rappeler que la menace de Daech n’a pas disparu comme nous avons pu le constater à l’occasion du briefing de lundi sur l’état de cette menace. Il est donc essentiel que l’action de la coalition internationale aux côtés des autorités irakiennes se poursuive en adaptant ses modalités d’action à l’évolution de la menace. Et je salue les opérations conduites récemment par les autorités irakiennes pour lutter contre Daech. Le soutien de l’UNITAD à la lutte contre l’impunité doit également contribuer à prévenir une résurgence de la violence terroriste.

Quatrièmement, la situation humanitaire est un motif d’inquiétude ancien que la pandémie de COVID-19 ne fait que renforcer. Alors que le pays compte 1,77 millions de personnes vulnérables, il est regrettable de constater la persistance de restrictions à l’accès humanitaire. Et la France se joint à l’appel du Secrétaire général pour que ces restrictions soient levées.

Enfin, je voudrais dire un mot sur les développements concernant les Koweïtiens et ressortissants d’Etats tiers disparus et les biens koweïtiens disparus, y compris les archives nationales. La situation sanitaire n’a pas permis de faire beaucoup de progrès sur ce volet mais nous savons que les autorités irakiennes sont déterminées à avancer et nous resterons attentifs à ce dossier.

Je vous remercie.