Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix

Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix
Intervention de Mme. Anne Gueguen, représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies
Assemblée générale - 25 avril 2019

Monsieur le Président,

Tout d’abord, à la suite des orateurs précédents, je souhaite exprimer les condoléances les plus attristées de la France au gouvernement et au peuple du Sri Lanka à la suite des terribles attaques terroristes menées le dimanche de Pâques. Nous exprimons toute notre sympathie et notre compassion pour les victimes de ces actes barbares et notre solidarité face à cette violence odieuse.

Permettez-moi d’abord de remercier la Présidente de l’Assemblée générale pour l’organisation et la célébration de cette Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix, organisée pour la première fois cette année.

A cet égard, la France souscrit en tous points à la déclaration prononcée hier par l’Union européenne et je ne fais ce matin que quelques remarques complémentaires à titre national.

Cette nouvelle journée est particulièrement bienvenue compte-tenu des défis auxquels la coopération internationale et le droit international sont aujourd’hui confrontés.

Le constat est en effet préoccupant. Ce n’est plus seulement le fonctionnement des institutions internationales et des Nations unies qui est critiqué, c’est la pertinence même des outils multilatéraux, de la recherche collective et collaborative de solutions aux problèmes communs, de l’idée de règles communes et égales pour tous qui est remise en question. Or, les menaces et les défis que nous avons à affronter n’ont jamais été aussi nombreux et aussi interconnectés : durée et complexité des conflits, aggravation des inégalités mondiales, urgence climatique et environnementale, émergence de nouvelles menaces asymétriques, développement de nouvelles technologies.

Nous n’avons, en tant que nations et en tant qu’êtres humains, jamais été aussi interdépendants. Pour répondre à ces défis globaux, il n’y a d’autre réponse qu’une réponse globale fondée sur une approche inclusive et collaborative à la mesure de notre interdépendance. Les organisations internationales doivent être soutenues et modernisées ; elles doivent pouvoir travailler « en réseau », en renforçant leur connectivité avec la société civile, avec le secteur privé, pour travailler au plus près des hommes, des femmes, des enfants, pour répondre aux préoccupations de nos concitoyens et concitoyennes, qu’il s’agisse de préoccupations politiques, économiques et sociales, de santé, d’éducation, de lutte contre la pauvreté et pour défendre leurs droits. C’est le sens des réformes portées par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à qui la France renouvelle son entier soutien afin de poursuivre l’effort de réforme et de modernisation de cette organisation, qui demeure la clé de voûte de la coopération internationale et de notre sécurité collective.

La défense du multilatéralisme et celle de la souveraineté nationale ne s’opposent pas, bien au contraire. C’est dans cet esprit que la France, l’Allemagne, le Japon et le Canada ont souhaité unir leurs efforts pour lancer l’Alliance pour le multilatéralisme, qui vise à organiser les Etats attachés à la coopération, au dialogue, à la régulation des relations internationales fondée sur le respect des principes agréés, en particulier le respect des droits fondamentaux et de l’Etat de droit. Nous voulons montrer que les Etats qui soutiennent le multilatéralisme et sont attachés aux Nations unies restent l’immense majorité. C’est une majorité qui a été longtemps silencieuse, parce que nous avons longtemps considéré la coopération internationale comme allant de soi. Comme il semble que ce ne soit plus le cas aujourd’hui, ces Etats doivent se faire connaître et se mobiliser au service de la Charte des Nations unies.

La France y prendra toute sa part, dans la continuité de sa défense constante d’un multilatéralisme exigeant et efficace, au service de la paix et de la sécurité internationales, des droits de l’Homme, du développement durable et de la lutte contre le changement climatique et de la lutte contre les inégalités. L’agenda 2030 est la parfaite illustration de la pertinence de cette ambition collective ancrée dans la Charte des Nations unies.

La coopération n’est pas toujours le choix le plus facile. Mais c’est le choix de la sécurité – car il n’y a de sécurité que collective – et c’est la meilleure garantie de paix durable. C’est l’engagement que la France souhaite renouveler auprès de ses partenaires « de bonne volonté ».

Je vous remercie.

Dernière modification : 03/01/2020

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