Colombie : Il faut utiliser les institutions prévues par l’accord de paix [en]

COLOMBIE

INTERVENTION DE MME SHERAZ GASRI,
COORDINATRICE POLITIQUE DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES
AU CONSEIL DE SÉCURITÉ

New York, le 14 octobre 2021

Merci Monsieur le Président,

Je remercie le représentant spécial du Secrétaire général Carlos Ruiz Massieu pour sa présentation. Et Mesdames Peñaranda et Soto, pour leurs témoignages et pour leur action quotidienne dans leur pays et auprès de leur communauté.

Je salue aussi la Vice-présidente et Ministre des affaires étrangères de Colombie.

La Colombie s’apprête à fêter le cinquième anniversaire de l’accord de paix. Cet accord est historique et beaucoup de progrès ont été effectués, que nous saluons. Il faut aussi tirer un bilan lucide de la mise en œuvre de cet accord et sur cette base poursuivre les efforts car plusieurs défis persistent. Je reviendrai en particulier sur quatre aspects.

Premièrement, la France salue la création des 16 circonscriptions électorales spéciales pour la paix. Cette démarche permettra à des régions historiquement marginalisées par le conflit de prendre toute leur part au processus politique. La campagne électorale approche et avec elle le risque que les violences s’intensifient. Les autorités colombiennes doivent tout mettre en œuvre pour que les élections se tiennent dans de bonnes conditions. La sécurité des candidats est une priorité.

Deuxièmement, nous nous félicitions des progrès constants du système global pour la vérité, la justice, les réparations et la non-répétition. La prolongation du mandat de la Commission pour la vérité lui permettra d’achever un travail qui est essentiel. La publication des premiers actes d’accusation dans le cadre de l’affaire 03 est positive. Et nous encourageons toutes les parties au conflit à s’engager dans ce processus.

Troisièmement, la poursuite des violences en Colombie n’est pas acceptable. Chaque assassinat fragilise la mise en œuvre de l’accord de paix. La solution est connue des colombiens. Il faut renforcer la présence de l’Etat dans les zones les plus reculées. Il faut également renforcer le rôle de la Commission nationale des garanties de sécurité afin notamment de mettre en œuvre la politique de démantèlement des groupes armés.

Quatrièmement, pour gagner la paix, il faut offrir des opportunités socio-économiques viables et justes à tous. Il y a eu des avancées, en matière de réforme rurale, de substitution des cultures illicites, ou encore d’accès à la terre et au logement. Il faut accélérer et consolider ces progrès et, surtout, y consacrer les budgets adaptés. Les chapitres de l’accord qui touchent aux questions ethniques et au sort des femmes doivent faire l’objet d’une attention spécifique. Les représentantes de la société civile en ont offert l’illustration tout à l’heure.

Avant de conclure, je souhaite me faire l’écho du Secrétaire général qui a appelé dans son rapport à utiliser pleinement les institutions prévues par l’accord de paix. C’est le cas en particulier de la Commission sur le suivi, la promotion, la vérification et la mise en œuvre de l’accord final. Ces institutions sont bâties pour favoriser le dialogue. Elles doivent se réunir davantage.

Pour finir Monsieur le Président,

La France, ainsi que l’Union Européenne, continueront d’apporter leur soutien à tous ceux qui, en Colombie, sont au quotidien mobilisés en faveur de la paix.

Merci.

Dernière modification : 14/12/2021

Haut de page