Il est de notre devoir collectif de répondre avec force et rapidité à cette nouvelle crise alimentaire [en]
REUNION MINISTERIELLE SUR L’APPEL A L’ACTION POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE MONDIALE
INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIERE
REPRESENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES
New York, le 18 mai 2022
Madame la Présidente,
Merci de nous réunir aujourd’hui. Il est de notre devoir collectif de répondre avec force, clarté et rapidité à cette nouvelle crise alimentaire.
Conflits, changement climatique, pandémies, chocs économiques affectent la sécurité alimentaire mondiale. La guerre en Ukraine démultiplie ce risque.
L’agression russe et la guerre qui en découle font peser un poids insupportables sur les économies les plus vulnérables, notamment à travers la hausse des prix des produits de base. C’est pourquoi il est essentiel que les efforts du Secrétaire général visant à libérer les exportations ukrainiennes de céréales puissent aboutir au plus vite.
Notre réponse à la guerre d’agression de la Russie doit aussi être une réponse de solidarité en faveur de la sécurité alimentaire.
C’est le sens de l’engagement de la France, aux côtés de ses partenaires européens, pour appuyer le secteur agricole ukrainien et les pays les plus exposés aux conséquences de la guerre.
Notre aide bénéficie déjà aux pays les plus vulnérables. La France continue à augmenter sa contribution financière à l’aide alimentaire, qui atteint cette année 114 millions d’euros. Elle se mobilise à travers ses contributions aux organisations internationales, les projets portés par la société civile et l’action de l’AFD.
C’est aussi le sens de l’initiative européenne FARM, qui vise à apporter une réponse ambitieuse à la situation, en coordination avec d’autres initiatives et les acteurs incontournables du système multilatéral.
FARM s’articule autour de trois priorités :
la stabilisation des prix agricoles dans un contexte de « crise de confiance » des marchés ; cela passera par plus de transparence demandée aux grands acteurs du marché à la fois au niveau des prix et des stocks de céréales disponibles ;
une action solidaire avec les pays les plus vulnérables en garantissant leur approvisionnement en céréales à des prix raisonnables mais aussi en soutenant le secteur agricole ukrainien ;
le renforcement d’une agriculture résiliente dans les pays vulnérables sur le long terme, particulièrement sur le continent africain.
La mise en œuvre de FARM doit se réaliser avec l’appui du secteur privé, de tous les Etats partenaires, et bien sûr, de la société civile, des collectivités locales et des instituts de recherche.
Toutes ces actions s’inscrivent dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable et dans la dynamique suscitée par le Sommet du Secrétaire général sur les systèmes alimentaires de 2021. Il convient de promouvoir la transformation des systèmes alimentaires, de les rendre plus durables et résilients. Nous ne devons pas nous arrêter à une vision de court terme, en retombant dans des travers productivistes que la planète n’est plus en mesure de supporter. Le soutien aux pratiques agro-écologiques, résilientes et respectueuses des écosystèmes et des populations, doit plus que jamais constituer notre boussole pour construire à l’horizon 2030 des systèmes alimentaires durables.
La France continuera à s’engager en faveur des pays les plus vulnérables. Aussi est-elle heureuse de se joindre aujourd’hui à l’effort collectif et à l’appel à l’action.
Je vous remercie./.