La France est gravement préoccupée pour la sûreté nucléaire résultant de l’invasion russe. [en]

REUNION D’URGENCE SUR LA SITUATION EN UKRAINE

INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIERE
REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRÈS DES NATIONS UNIES

AU CONSEIL DE SECURITE

New York, le 4 mars 2022

Madame la Présidente,

Je remercie Monsieur Grossi et Madame Di Carlo pour leurs interventions.

La France est gravement préoccupée des risques pour la sûreté, la sécurité et les garanties nucléaires qui résultent de l’invasion russe. C’est pourquoi, avec ses partenaires, elle a demandé que le Conseil de sécurité se réunisse en urgence.

Le 24 février, les forces russes sont entrées dans la zone de Tchernobyl. L’équipe d’exploitation de la centrale a été retenue et réquisitionnée par les militaires russes. Le 27 février, une forte détonation a été enregistrée près d’un centre d’entreposage de déchets à Kiev. Ce matin, un incendie s’est déclaré dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe à la suite de l’attaque russe. Comme l’a indiqué le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, la France condamne fortement cette atteinte à l’intégrité d’une structure nucléaire dont il faut garantir la sécurité.

Les conséquences d’un accident nucléaire résultant de l’agression militaire commise par la Russie contre l’Ukraine sont potentiellement dévastatrices pour la santé humaine et pour l’environnement.

En 2009, la Russie a approuvé avec le reste de la Conférence générale de l’AIEA la décision selon laquelle "toute attaque et menace armée contre des installations nucléaires consacrées à des fins pacifiques constitue une violation des principes de la Charte des Nations unies, du droit international et du Statut de l’Agence". La compétence du Conseil de sécurité dans cette circonstance est également établie par les résolutions de la Conférence générale de l’AIEA.

La Russie doit cesser immédiatement ses activités illégales et dangereuses afin de rétablir le contrôle des autorités ukrainiennes sur toutes les installations et matières nucléaires à l’intérieur des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine. La Russie doit également autoriser un accès régulier et sans entrave du personnel des installations pour garantir la poursuite de leur exploitation en toute sécurité. Nous appelons au plein respect de la Convention sur la sûreté nucléaire et des autres conventions pertinentes.

La France soutient les efforts du directeur général de l’AIEA pour la surveillance continue de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires en Ukraine en contact étroit avec les autorités ukrainiennes. Nous demandons au directeur général de l’AIEA d’utiliser tous les instruments de l’agence pour soutenir les efforts de l’Ukraine afin d’assurer la sûreté et la sécurité de toutes les installations du pays.

À cet égard, La France apporte son soutien à la proposition du directeur général de l’AIEA pour la négociation d’engagements entre les parties au conflit armé en Ukraine afin d’assurer le respect des sept principes qu’il a établis lors du Conseil des gouverneurs du 2 mars 2022 sur les implications de la situation en Ukraine en matière de sûreté, de sécurité et de garanties nucléaires.

La France réitère enfin son soutien indéfectible à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues. Depuis le 24 février, nous avons été témoins du coût humain dévastateur de l’agression russe. Une cessation immédiate des hostilités et l’application stricte du droit international humanitaire est urgente. C’est pourquoi, avec le Mexique, la France porte une résolution dans cet objectif, afin de mettre un terme au drame humanitaire qui se joue sous nos yeux. Ici comme ailleurs, le Conseil de sécurité doit assumer toutes ses responsabilités.

Je vous remercie./.

Dernière modification : 14/12/2022

Haut de page