Les disparitions forcées sont encore fréquentes partout dans le monde

CONVENTION SUR LES DISPARITIONS FORCÉES

INTERVENTION DE MME DIARRA DIME-LABILLE
CONSEILLERE JURIDIQUE DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES

ASSEMBLEE DES ETATS PARTIES

New York, le 14 juin 2021

Monsieur le président,

Je tiens d’abord à vous féliciter pour votre élection, ainsi que le vice-président et les membres du Bureau.

L’année 2020 a marqué deux anniversaires importants : les 40 ans de la création du Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées et les 10 ans de l’entrée en vigueur de la Convention pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et de la création de son organe de suivi, le Comité sur les disparitions forcées.

Nous voulons saisir l’occasion de cette Assemblée des Etats parties pour réaffirmer l’importance de la Convention pour reconnaître les disparitions forcées comme des crimes, pour lutter contre l’impunité et rendre justice aux victimes et garantir le droit à la vérité des familles et aux proches de victimes.

Depuis de nombreuses années, l’engagement du Groupe de travail et du Comité a permis de documenter de manière précise des cas de disparitions forcées, contribuant ainsi à la lutte contre l’impunité des responsables, et d’apporter des réponses aux proches des victimes. Grâce à leurs travaux, le Groupe de travail et le Comité sur les disparitions forcées exposent la réalité des disparitions forcées, qui figurent parmi les plus graves violations des droits de l’Homme.

Malgré cet engagement et le soutien de plus en plus important de la communauté internationale à la lutte contre les disparitions forcées, ces pratiques sont encore fréquentes, partout dans le monde. En quarante ans, près de 59.000 cas ont ainsi été portés à l’attention d’une centaine d’Etats, dont presque 700 pour l’année 2019-2020.

Le constat est d’autant plus alarmant dans la période que nous traversons actuellement. La France déplore le fait que de nombreux cas de disparitions forcées sont commis dans le contexte de pandémie de Covid-19. Aucune circonstance, aucun prétexte, aucun contexte, quel qu’il soit, ne peut justifier cette pratique inhumaine.
C’est pourquoi la mobilisation doit se poursuivre : comme l’a souligné la Représentante permanente de l’Argentine, la France et l’Argentine, qui ont compté parmi les Etats fondateurs pour l’élaboration de la Convention pour la protection des toutes les personnes contre les disparitions forcées, présenteront, avec le Maroc, à l’automne prochain, la résolution à l’Assemblée générale sur la Convention sur les disparitions forcées.

En outre, après les campagnes menées en 2013 et 2018, la France et l’Argentine lancent cette année un nouveau cycle de démarches, qui associeront également des Etats parties, la société civile, le Comité et le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées, afin de promouvoir l’universalisation de la Convention, qui compte aujourd’hui 63 Etats parties. Je voudrais réitérer notre appel ici pour que les Etats qui ne l’ont pas encore fait ratifient la convention.

Je vous remercie.

Dernière modification : 13/12/2021

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