Les femmes dans le maintien de la paix [en]

Les femmes jouent un rôle clé dans les opérations de maintien de la paix.

L’importance de la place des femmes dans le maintien de la paix

Avec l’adoption de la résolution 1325 en 2000 portant l’Agenda « Femmes, Paix, et Sécurité », le Conseil de sécurité souligne l’importance de la participation des femmes et de la prise en compte de la dimension de genre dans les négociations de paix, dans les opérations de maintien de la paix et dans la consolidation de la paix. Cette résolution affirme ainsi que les femmes ne sont pas seulement victimes des conflits armés mais sont également actrices et doivent à cet effet être davantage impliquées dans la résolution de conflits.

La participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix est une condition essentielle pour assurer le succès de cet Agenda et des opérations de maintien de la paix en tant que telles.

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Martina Sandoval, officier de l’UNPOL du Salvador, en poste à la MINUSS, la mission des Nations Unies au Soudan du Sud.
© UNMISS/Gregório Cunha

La participation accrue des femmes dans les opérations de maintien de la paix a ainsi démontré qu’elle permet d’améliorer l’efficacité des missions, assure un meilleur accès aux communautés locales, en particulier aux femmes et permet une meilleure promotion des droits de l’Homme et de la protection des civils.

La participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix encourage également une participation plus active des femmes dans les processus de paix et décisions politiques. Il a été ainsi montré que lorsque davantage de femmes font parties des négociations de paix, celles-ci sont plus inclusives et produisent des résultats plus durables. Lorsque des femmes sont formellement signataires d’accord de paix, les études ont également prouvé qu’il y a une plus grande chance qu’ils soient mis en œuvre.

Depuis leur création en 1948, les opérations de maintien de la paix ont évolué vers plus de représentativité des populations qu’elles servent, avec une place et un rôle croissant des femmes en leur sein. En 1993, les femmes représentaient 1% du personnel en uniforme déployé. En novembre 2021, les femmes constituaient 5.6% des contingents militaires et 19,57 % des postes d’experts militaires, d’observateurs militaires et d’officiers d’état-major. Des progrès ont ainsi été réalisés, il demeure néanmoins essentiel de poursuivre les efforts en vue d’une meilleure représentation des femmes, à tous les niveaux des opérations de maintien de la paix.

Cours de l’ONU pour le personnel militaire féminin

C’est dans ce contexte qu’a été créé le programme pour le personnel militaire féminin (Female Military Officer Course, FMOC), projet-pilote né en 2015, mené par ONU Femmes en Inde et en Afrique du Sud. Cette formation a pour objectif d’accroître le déploiement de femmes dans les opérations de maintien de la paix. Cette initiative innovante vise notamment à permettre des opportunités de progression professionnelle aux femmes militaires.

Depuis sa création, le cours a été organisé chaque année dans différents pays (Chine, Kenya, Inde, Afrique du Sud, Pays-Bas). Depuis 2021, le programme inclut une dimension francophone avec deux sessions virtuelles en langue française, grâce à la contribution de la France à hauteur de 300 000€, en collaboration avec l’Organisation Internationale de la Francophonie. Plus de 773 femmes militaires ont à ce jour bénéficié de cette formation. Selon le responsable du Service de Génération de Force au département des opérations de paix de l’ONU, environ 75 % des femmes formées ont été, ou seront déployées. Il est donc primordial de poursuivre ces efforts.

Après donc 23 sessions en langue anglaise depuis 2015, cette formation s’est tenue pour la première fois en français, du 19 au 30 avril 2021. 28 officiers féminins francophones de 17 nationalités différentes ont pu bénéficier de cette première session sous format virtuel. Une seconde session virtuelle en français s’est tenue du 6 au 17 décembre 2021, permettant à 27 officiers de 13 pays différents de bénéficier de ce cours.

Les exercices de mise en situation ont permis d’aborder les thématiques de l’environnement opérationnel des opérations de paix, la coordination civilo-militaire, la protection des civils et des enfants, et la prévention de la violence sexuelle liée aux conflits.

Avec près des deux tiers des opérations de maintien de la paix déployées dans des Etats francophones, la maîtrise du français est indispensable. Elle aide à instaurer la confiance sur le terrain entre les militaires et les populations, et facilite les actions de consolidation de la paix.

La France poursuit son engagement pour la promotion de la participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix.

En parallèle, la France est pleinement engagée pour intégrer la dimension de genre dans les opérations de paix.

Avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, du Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies et de l’institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR) ont organisé le tout premier cours en ligne pour les conseillères et conseillers militaires en matière de genre et de protection et les point focaux genre, dont le cours pilote est prévu en juin 2022 au Maroc.

Le Plan mixité du Ministère français des Armées

En tant que « grande cause nationale du quinquennat », la France s’est également engagée à aller vers davantage d’égalité entre les femmes et les hommes, et ce, dans tous les domaines.

Florence Parly a à cet effet, présenté le 7 mars 2019 le Plan mixité pour le ministère des Armées.

Si les armées françaises sont aujourd’hui parmi les plus féminisées au monde (4e rang), l’effort doit se poursuivre et être renforcé.

Le Plan mixité s’articule autour de trois axes forts :

• Recruter : donner envie aux femmes de rejoindre les armées pour constituer un vivier suffisant et permettre à un plus grand nombre de femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités ;
• Fidéliser : fidéliser les femmes miliaires pour éviter qu’elles ne quittent la filière opérationnelle ou l’institution ;
• Valoriser : mettre en valeur l’image des femmes dans les armées.

Ces trois axes d’effort sont déclinés en 22 mesures concrètes, qui seront mises en œuvre et déclinées ensuite selon les spécificités des armées, directions et services. Parmi elles, des mesures phares comme :

- assouplir la gestion pour l’accès aux grades et aux responsabilités notamment en comptabilisant les congés parentaux et les disponibilités prises pour élever un enfant.

-  généraliser à toutes les armées, direction et services, la mise en place de « référents mixité » afin de mieux prévenir, conseiller et appuyer le commandement en matière d’équité hommes-femmes

-  renforcer la féminisation du haut commandement en fixant des objectifs ambitieux et chiffrés (10% de femmes chaque année parmi les lauréats du concours de l’École de guerre ; 10% de femmes parmi les officiers généraux d’ici 2022 ; doublement de la part des femmes parmi les officiers généraux d’ici 2025)

Cette formation pré-déploiement vise notamment à accroitre la participation des officiers féminins francophones dans les opérations de paix et répondre ainsi à la stratégie ONU sur la parité du personnel en uniforme. Elle permet également de préparer ces officiers féminins au déploiement dans un environnement ONU et de faciliter le dialogue avec la population locale.

Dernière modification : 17/03/2022

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