Syrie : "Les besoins humanitaires n’ont jamais été aussi élevés" [en]

SITUATION HUMANITAIRE EN SYRIE

INTERVENTION DE NICOLAS DE RIVIERE,
REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRÈS DES NATIONS UNIES

AU CONSEIL DE SÉCURITÉ

New York, le 20 mai 2022

Madame la Présidente,

Je remercie Monsieur Griffiths et Madame Almouslem pour leurs présentations. Je tiens également à saluer le travail remarquable des Nations unies et des ONG sur le terrain.

La population syrienne continue à payer le prix de cette guerre. Les hostilités se poursuivent quotidiennement. Les frappes aériennes se sont intensifiées fin avril au Nord-Ouest. La protection des civils demeure la priorité absolue.

Après onze ans de conflit, les besoins humanitaires n’ont jamais été aussi élevés. La guerre d’agression russe contre l’Ukraine contribue à aggraver l’insécurité alimentaire à travers le monde ; la Syrie en subit les conséquences de plein fouet. Près de 10 millions d’enfants syriens ont besoin d’aide humanitaire, un sinistre record, alors que de nombreux enfants n’ont connu que la guerre.

La conférence de Bruxelles VI a montré que la communauté internationale était de nouveau au rendez-vous. L’Union européenne et ses Etats membres ont fourni plus de 27 milliards d’euros d’aide humanitaire depuis 2011. Les annonces de l’UE et de ses Etats membres lors de la conférence représentent les trois quarts des promesses totales, dont 373 millions d’euros d’aide annoncés par la France.

Soyons clairs : le renouvellement du mécanisme d’aide humanitaire transfrontalière n’a jamais été aussi crucial. Le Secrétaire général l’a dit sans ambiguïté : il s’agit d’un impératif moral et humanitaire.

Au Nord-Ouest, le nombre de personnes ayant besoin d’aide atteint désormais 4,1 millions, soit une augmentation de plus de 20% depuis l’an dernier. Chaque mois, le mécanisme transfrontalier achemine près de 800 camions d’aide, à destination d’environ 2,4 millions de personnes. Les progrès en matière d’accès « crossline » doivent se poursuivre. Mais, comme l’a rappelé le Secrétaire général, même si les convois « crossline » étaient déployés régulièrement, ils ne pourraient se substituer aux opérations transfrontalières.

Au Nord-Est, ce sont 2,1 millions de personnes qui ont besoin d’aide humanitaire, soit 16% de plus que l’an dernier. Les convois « crossline », soumis au bon vouloir et à l’arbitraire du régime syrien, n’ont jamais permis de compenser la fermeture du point de passage d’al Yaroubiyah.

La France réitère son appel à ce qu’un accès humanitaire sûr et sans entraves soit garanti dans l’ensemble de la Syrie.

Madame la Présidente,

Seule une solution politique crédible, durable et inclusive, en application de la résolution 2254, permettra de mettre un terme à cette guerre et d’ouvrir enfin la voie à un retour sûr, digne et volontaire des réfugiés.

Sans règlement politique crédible, la France et ses partenaires resteront constants dans leur position sur la reconstruction, la normalisation et les sanctions.

Je vous remercie./.

Dernière modification : 15/12/2022

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