Terrorisme : "Les sanctions sont un outil essentiel du Conseil de sécurité" [en]
REUNION CONJOINTE DES COMITES 1267, 1540 ET DU CTC
INTERVENTION DE MME SHERAZ GASRI,
COORDINATRICE POLITIQUE DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES
AU CONSEIL DE SECURITE
New York, le 2 décembre 2021
Je vous remercie Monsieur le Président et j’aimerais remercier à mon tour les présidents des comités 1267, 1540 et du comité contre le terrorisme pour leurs exposés. Je voudrais pour commencer en particulier saluer l’action de la Tunisie à la tête du comité contre le terrorisme. La présidence tunisienne a, ces deux dernières années, réussi à réaliser le programme de travail, dans un contexte sanitaire que nous connaissons, tout en suscitant plusieurs réflexions majeures pour l’avenir de l’architecture du contre-terrorisme. Je pense en particulier aux réunions d’anniversaire de la résolution 1373 mais également celle sur la mise en œuvre de la résolution 2462 préparée conjointement par les comités 1267 et le comité contre le terrorisme.
A cet égard, j’aimerais rappeler l’importance d’un travail coordonné des comités. La Direction exécutive du contre-terrorisme, dont nous renouvellerons le mandat à la fin du mois comme vient de l’indiquer mon collègue mexicain, permet d’évaluer la mise en œuvre des résolutions de ce Conseil par les Etats. Ce travail doit se faire en bonne intelligence avec le travail de l’équipe de surveillance. Au-delà du programme de visite régulier, la Direction doit ainsi pouvoir réagir à l’évolution de cette menace telle qu’évaluée par l’équipe de surveillance, ce qui implique de se rendre là où elle sera le plus utile. Je pense en particulier actuellement à la menace terroriste qui émane d’Afghanistan et à travers le monde des affiliés d’Al Qaïda qui se sentent renforcés par la victoire des Taliban. La DECT doit pouvoir aider les pays voisins d’Afghanistan à évaluer leurs capacités à répondre à la menace et recommander les pistes d’amélioration nécessaires dans le cadre de son mandat actuel et dans la continuité des résolutions adoptées par ce Conseil de sécurité.
Tous les outils sont à notre disposition et nous devons les utiliser de manière la plus efficiente possible. C’est le cas du régime de sanctions 1267 que nous renouvellerons également ce mois-ci. Les sanctions sont un outil essentiel du Conseil de sécurité. Ces sanctions ont prouvé leur efficacité et il convient de les préserver. Pour cela, il faut aussi garantir que les procédures respectent les droits de l’Homme. Et alors que nous examinons le mandat du médiateur attaché au comité 1267, j’aimerais rappeler l’attachement de la France à ce mandat.
Pour finir, sur la résolution 1540, nous tenons à rappeler qu’elle demeure un pilier de l’architecture de non-prolifération et de notre système de sécurité collective. Le risque est élevé que des armes de destruction massive et leurs vecteurs tombent entre les mains de terroristes. Les circuits de la prolifération et de son financement se diversifient. Le rôle du Comité 1540 et de son Groupe d’experts, à qui nous devons donner davantage d’autonomie, est indispensable. La France soutient pleinement le processus d’examen complet de la résolution 1540 actuellement en cours. Nous espérons que cet examen pourra être mené à bien rapidement et dans un esprit constructif.
Je vous remercie./.