La France continuera à fournir à l’Ukraine le soutien nécessaire à sa légitime défense [en]

UKRAINE – TRANSFERTS D’ARMES

INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIÈRE,
REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRÈS DES NATIONS UNIES

AU CONSEIL DE SÉCURITÉ

New York, le 25 juillet 2024

Monsieur le Président,

Je remercie M. Ebo pour son exposé.

Il y a quelques jours, la Russie conviait les Etats membres à débattre de la coopération multilatérale en vue d’un ordre mondial « juste et durable ». Nombreux sont ceux qui se sont étonnés de cette initiative, au moment même où la Russie sape les fondements de notre système multilatéral en menant une agression à grande échelle contre un Etat souverain, en violation des principes de la Charte des Nations unies.

Suivant la même logique, la Russie organise aujourd’hui une réunion – la dix-septième – pour accuser les livraisons d’armes à l’Ukraine d’être responsables d’une guerre que la Russie seule a déclenchée.

Celle-ci a lancé, il y a bientôt deux ans et demi, une guerre d’agression illégale et non provoquée contre l’Ukraine, alors que cet Etat ne la menaçait en rien. Depuis lors, la Russie a choisi de poursuivre cette guerre, malgré les résolutions adoptées à une très large majorité par l’Assemblée générale la condamnant sans équivoque.

Pour parvenir à ses fins, la Russie est prête à affaiblir l’architecture internationale de non-prolifération, qui est l’un des garants de notre sécurité collective. En violation des résolutions du Conseil de sécurité, elle reçoit des armes et des munitions de la Corée du Nord. Elle a employé des missiles balistiques nord-coréens contre l’Ukraine. Elle renforce sa coopération militaire avec Pyongyang, permettant au régime nord-coréen de faire progresser ses programmes illicites, au prix d’une banalisation irresponsable de la menace nucléaire.

La Russie a également reçu de l’Iran des drones armés, en violation de la résolution 2231. La France souligne à nouveau ses vives préoccupations quant aux informations relatives à de possibles transferts de missiles balistiques iraniens vers la Russie. S’ils étaient confirmés, nous y répondrions de manière résolue et coordonnée, y compris par de nouvelles mesures d’envergure. Par ailleurs, nous exhortons l’ensemble des Etats à s’abstenir de fournir à la Russie des biens à double usage et des composants qui pourraient soutenir sa guerre d’agression.

Pour saper la cohésion du peuple ukrainien, la Russie frappe de manière délibérée, en violation du droit international humanitaire, les populations et les infrastructures civiles de l’Ukraine. Un des derniers exemples en est la salve de frappes ayant touché le 8 juillet l’hôpital d’enfants Okhmatdyt.

Face à cette agression, l’Ukraine a le droit de se défendre, conformément à l’article 51 de la Charte. Avec de nombreux partenaires, la France a fait le choix de lui donner les moyens d’exercer ce droit. C’est pour cela que nous avons décidé l’octroi d’un soutien militaire et des cessions de matériels à l’Ukraine. C’est pour se défendre que l’Ukraine doit pouvoir neutraliser des cibles militaires en territoire russe directement impliquées dans les opérations la visant. La France continuera à fournir à l’Ukraine le soutien nécessaire à sa légitime défense, aussi longtemps qu’il le faudra.

C’est la Russie, et la Russie seule, qui choisit de faire durer cette guerre. Elle pourrait y mettre fin dès aujourd’hui : il suffirait qu’elle retire ses troupes du territoire ukrainien, comme le lui a demandé la Cour internationale de justice dès le 16 mars 2022.

Notre soutien militaire, en permettant à l’Ukraine de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale, vise à créer les conditions de négociations ouvrant la voie à une paix juste et durable. Une telle paix ne peut résulter d’une agression armée, ni d’une altération des frontières imposée par la force.

Je vous remercie.

Dernière modification : 25/07/2024

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