Le nombre de personnes contraintes à l’exil n’a jamais été aussi élevé [en]

BRIEFING PAR LE HAUT-COMMISSAIRE AUX REFUGIES

INTERVENTION A TITRE NATIONAL
DE M. NICOLAS DE RIVIERE
REPRESENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES
AU CONSEIL DE SECURITE

New York, le 18 juin 2020

Permettez-moi tout d’abord de rendre un hommage sincère aux équipes du HCR pour leur travail remarquable pour protéger les réfugiés et défendre leurs droits. Vous connaissez l’attachement de la France au respect inconditionnel du droit d’asile.

Vous l’avez rappelé, Monsieur le Haut-Commissaire, le nombre de personnes contraintes à l’exil n’a jamais été aussi élevé. Je pense en particulier au Sahel et notamment au Burkina Faso, où le nombre de déplacés internes a plus que quadruplé en moins d’un an.

Le partage solidaire des responsabilités doit être le principe directeur de notre action. L’accueil des réfugiés est non seulement une obligation internationale, mais aussi un devoir moral. Il est de la responsabilité des Etats de protéger sur leur territoire les ressortissants étrangers qui ont fui leur pays à la suite de persécutions. Seule une approche globale et collective permettra d’améliorer la prise en charge des réfugiés, d’aboutir à une meilleure gestion des flux migratoires, et de lutter efficacement contre le trafic des migrants et la traite des êtres humains.

C’est pourquoi la mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés est prioritaire. La France travaille activement à la mise en œuvre des engagements qu’elle a pris lors du Forum mondial sur les réfugiés, notamment en matière de réinstallation, avec 10 000 places pour 2020-2021, en matière de coopération juridique et s’agissant de l’inclusion de critères environnementaux et climatiques dans sa Stratégie humanitaire. Nous appelons tous les Etats à accroître leurs efforts.

Les réfugiés et déplacés sont particulièrement vulnérables face à la pandémie de COVID-19. La pandémie a entraîné la suspension des procédures d’asile dans de nombreux pays, une accélération des retours même si les conditions n’étaient pas réunies et une hausse de la stigmatisation. Les réfugiés sont également très exposés à l’impact socio-économique de cette crise. Nous devons être vigilants et intégrer les réfugiés et déplacés dans les stratégies nationales et internationales de réponse à la pandémie.

Il revient au Conseil de sécurité de créer les conditions d’un règlement durable des crises. L’insécurité et les violations massives des droits de l’Homme sont en effet les premières causes de déplacements. Qu’il s’agisse de la Syrie, du Venezuela, de la Libye ou de la Birmanie : seules des solutions politiques permettront de stabiliser durablement ces pays et de relever les défis liés aux déplacements de populations.

Enfin, nous ne transigerons pas avec les principes fondamentaux concernant le retour des réfugiés : les retours doivent être volontaires, dans des conditions sûres et dignes.

Dernière modification : 28/12/2020

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