Un maintien de la paix efficace passe par la montée en puissance des opérations africaines [en]

Opérations de maintien de la paix
Intervention de M. François Delattre, représentant permanent de la France auprès des Nations unies
Conseil de sécurité - 9 mai 2018

Madame la Présidente,

Je souhaiterais tout d’abord remercier la présidence polonaise du Conseil de sécurité pour avoir organisé ce débat important sur un sujet sur lequel la France est engagée, comme vous le savez, avec force, constance et conviction.

Je remercie également le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, et les Commandants de force pour leurs interventions particulièrement éclairantes.

Permettez-moi aussi de vous remercier, Messieurs les Officiers généraux, pour votre service, votre professionnalisme et votre implication quotidienne dans la réalisation de votre mission, et de rendre hommage à l’ensemble de votre personnel, militaire et civil, dont nous savons tous ici l’implication extrême. La France tient à saluer à nouveau la mémoire de tous ceux qui ont payé de leur vie leur engagement au service des Nations Unies. Messieurs les Officiers généraux, sachez que vos officiers, sous-officiers, aviateurs, marins et soldats - et vous-mêmes au premier chef - avez toute notre confiance.

Madame la Présidente,

Comme le rappelait le Secrétaire général des Nations Unies lors du lancement de son initiative « Action for Peace », que la France soutient pleinement, le maintien de la paix est une entreprise particulièrement complexe, difficile, parfois frustrante, mais indispensable et irremplaçable. Si le maintien de la paix doit avant tout s’inscrire dans un objectif politique de pacification, notre ambition de protéger les civils victimes des conflits, de la violence, et des violations massives des droits de l’Homme, exige également que nous soyons collectivement plus efficaces et plus à même de faire une vraie différence sur le terrain.

Notre ambition collective doit donc être que nos opérations – vos opérations – soient conduites et exécutées dans des conditions optimales. Nous nous devons ainsi de vous donner les moyens et les ressources nécessaires pour accomplir sereinement et efficacement votre mission. La France, vous le savez, continuera à ne ménager aucun effort en ce sens.

Il est donc indispensable que les troupes que nous vous confions soient résolument opérationnelles et efficaces. Cela passe notamment par une formation pré-déploiement complète et de qualité. La France est pleinement engagée pour vous soutenir en formant près de 30.000 soldats africains francophones chaque année, qui fournissent eux-mêmes de forts contingents pour les opérations de maintien de la paix.

Cette exigence de troupes pleinement opérationnelles et efficaces passe également par de meilleurs équipements, adaptés au terrain et à la menace, ainsi que par une meilleure posture opérationnelle. Nous sommes pleinement convaincus qu’une meilleure performance opérationnelle permettra de réduire le nombre de Casques bleus tués ou blessés en opérations, toujours beaucoup trop nombreux, et nous soutenons totalement à ce titre les recommandations du rapport Cruz.

Enfin, Madame la Présidente, nous sommes persuadés qu’un maintien de la paix efficace passe par le renforcement des relations entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales et notamment par la montée en puissance des opérations africaines de paix, qui est pour nous une priorité de premier plan portée au plus haut niveau politique. Nous serions à ce titre intéressés par l’éventuelle analyse de nos intervenants sur cette problématique.

Pour conclure, ma question aujourd’hui sera adressée à vous trois, Messieurs les Officiers généraux, et portera principalement sur le déploiement et l’utilisation des nouvelles technologies pour mieux protéger vos dispositifs et vos soldats, tout en sachant qu’ils ne remplaceront jamais la centralité des hommes et des femmes que vous commandez.

Vous êtes en effet trop souvent la cible des groupes armés par des tirs indirects ou des engins explosifs improvisés qui occasionnent, nous le savons tous, des pertes encore trop nombreuses dans vos rangs et qui vous empêchent de réaliser votre mission principale de protection des civils.

Ma question est donc très simple et directe, comment mieux vous aider ? De quoi auriez-vous besoin pour mieux anticiper les menaces et les tirs indirects notamment ? De quels dispositifs technologiques d’alerte avancée et de protection auriez-vous besoin ?

Au nom de la France, je voudrais vous renouveler, pour votre engagement exemplaire, tout le respect que nous vous devons et que nous vous portons. Je vous remercie.

Dernière modification : 09/11/2018

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