Diplomatie féministe

L’égalité entre les femmes et les hommes est une priorité du gouvernement français. A l’international, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) porte cet engagement en menant une diplomatie féministe.

Dans les enceintes internationales pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la France s’attache à ce que cet objectif soit intégré dans toutes les problématiques : réduction des inégalités et développement durable, paix et sécurité, défense et promotion des droits fondamentaux, enjeux climatiques et économiques.

La France s’est engagée à ce qu’à l’horizon 2025, 75% des projets financés par l’aide publique française favorisent l’égalité de genre.

Pour porter la diplomatie féministe, le MEAE se doit d’être exemplaire. Une politique volontariste est menée en interne pour faire progresser l’égalité femmes-hommes.

Les grands axes de la diplomatie féministe française sont décrits dans la Stratégie internationale de la France pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2018-2022).

Promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes et la place des femmes dans le monde

Aujourd’hui encore, les femmes et les filles sont davantage touchées que les hommes par la pauvreté, les conflits et le changement climatique. Elles font face à des difficultés et à des discriminations, dans tous les domaines et dans tous les pays.

Les femmes, au même titre que les hommes, sont des actrices du développement durable et du bon fonctionnement des sociétés ou – dans les pays en sortie de crise - de la reconstruction. Leur représentation dans toutes les instances de décision doit être promue. La diplomatie française travaille à favoriser leur participation au développement économique, politique et social.

La réalisation des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, et notamment de l’ODD 5 sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, le respect des droits fondamentaux des femmes tels qu’affirmés dans la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes (CEDAW-1979) sont une priorité française.

Promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes : un engagement de la présidence française de l’Union européenne

La France exerce, de janvier à juin 2022, la présidence du Conseil de l’Union européenne (PFUE). Des réunions ont permis aux représentants du Trio de présidences (République tchèque, France et Suède) de faire de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et de l’autonomisation économique des femmes des priorités thématiques partagées. En savoir plus

Le Forum Génération Égalité : un rassemblement féministe mondial historique (30 juin - 2 juillet 2021)

Le Forum Génération Égalité a été le rassemblement mondial féministe le plus important depuis la Conférence de Pékin en 1995. Le Forum a été initié par ONU Femmes et est co-présidé par la France et le Mexique, en partenariat avec la société civile et la jeunesse.

Il a réuni des chefs d’État et de gouvernement, des dirigeants d’organisations internationales, mais aussi des représentants et représentantes de la société civile, de la jeunesse et du secteur privé pour prendre des engagements historiques et faire progresser durablement l’égalité entre les femmes et les hommes.

À cette occasion, un plan mondial d’accélération pour l’égalité entre les femmes et les hommes a été lancé et près de 1 000 engagements concrets et ambitieux ont été annoncés. Pour avancer durant les 5 prochaines années, la somme historique de 40 milliards de dollars a été levée.

La France s’est notamment engagée :

  • pour les droits et santé sexuels et reproductifs et le droit à disposer librement de son corps (400 millions d’euros) ;
  • en faveur de l’éducation des filles (50% des 333 millions d’euros alloués dans le cadre du Partenariat mondial pour l’éducation) ;

Lutter contre les inégalités, une priorité de la présidence française du G7

Lors du G7 de Biarritz en 2019, les Etats se sont engagés à faire progresser l’autonomisation des femmes et des filles par des actions nationales. La France invite d’autres pays à rejoindre le « Partenariat de Biarritz ». L’Australie, le Chili, l’Espagne, l’Inde, le Sénégal et l’Ukraine ont ainsi répondu à cet appel.

Prévenir et combattre les violences faites aux femmes

Prévenir toutes les formes de violences faites aux femmes est une priorité de la France. Dès 2017, le Serment de Paris, présenté au MEAE à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, a ainsi appelé à une remobilisation de la communauté internationale.

Pendant les conflits en particulier, les femmes et les filles sont souvent les premières victimes. La France a activement contribué à l’adoption et à la mise en œuvre des résolutions « Femmes, paix et sécurité » du Conseil de sécurité. Elles appellent les États à renforcer la protection des femmes et des filles pendant les conflits et à renforcer la participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix, aux négociations de paix et aux processus décisionnels. Depuis 2010, la France a adopté 3 plans nationaux d’action mettant en œuvre l’agenda « Femmes, paix et sécurité ». Enfin la France s’implique dans la promotion de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d’Istanbul, qui vise à responsabiliser chaque État dans la lutte contre ces violences.

« L’égalité réelle sera impossible tant que les sociétés continueront de tolérer ou d’exercer un contrôle sur le corps des femmes, par la coercition ou la violence, qu’elle soit physique ou psychologique. »

Extrait du Serment de Paris, 8 mars 2017

Le Fonds international pour les survivants de violences sexuelles liées à des conflits

Le Fonds international pour les survivants de violences sexuelles liées à des conflits s’appuie sur les travaux du Dr. Denis Mukwege et de Nadia Murad. Il s’agit de permettre aux survivants de violences sexuelles liées à des conflits d’avoir accès à une indemnisation, à des réparations, et à les aider à se réinsérer socialement. Le Dr. Denis Mukwege et Nadia Murad dirigent l’initiative en étroite collaboration et concertation avec d’autres parties prenantes du secteur public, du secteur privé et de la société civile. La France a annoncé une contribution à ce Fonds de 6,2 millions d’euros entre 2020 et 2022.

Denis Mukwege est un gynécologue congolais, spécialisé dans le traitement des femmes victimes de viols et de violences sexuelles commis par les rebelles armés.

Nadia Murad est membre de la minorité yézidie du nord de l’Irak. En 2014, elle a survécu à l’attaque brutale de son village natal par l’État islamique.

En 2018, Denis Mukwege et Nadia Murad ont reçu conjointement le prix Nobel de la paix « pour leurs efforts visant à mettre un terme à l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre et dans les conflits armés ».

Être un ministère exemplaire

L’exemplarité du MEAE dans ses pratiques internes est un élément essentiel du déploiement de la diplomatie féministe. Pour favoriser l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la parité, le ministère a engagé plusieurs actions :

  • augmenter le nombre de femmes aux fonctions d’encadrement, de direction et d’ambassadrices.

Selon les statistiques établies au 31 décembre 2021, le ministère compte 28% d’ambassadrices (contre 11% en 2012). Les postes de direction et de chefferie de service sont occupés à 28% par des femmes (contre 22% en 2012). Au 1er janvier 2022, on compte 50% d’ambassadrices dans les pays de l’Union européenne.

Pour l’ensemble des postes d’encadrement, le taux de féminisation des primo-nominations continue de progresser : il atteint 32% pour les ambassadrices et directrices d’administration centrale.

6 femmes ont été nommées consules générales sur 27 nominations, soit 22% (29% des consuls généraux en fonction sont des femmes).

Enfin, le ministère a atteint les objectifs de la loi Sauvadet pour les « primo-nominations » à des emplois fonctionnels de sous-directeurs et sous-directrices. Il a atteint 40% pour les cheffes de service et les sous-directrices.

  • prévenir toute forme de harcèlement et de violences au travail avec notamment la mise en place d’une cellule d’écoute ;
  • mettre en place des dispositifs pour mieux concilier la vie professionnelle et la vie privée ;
  • être vigilant pour communiquer sans stéréotypes de genre et mettre en relief les enjeux d’égalité.

Enfin le MEAE demande aux 12 opérateurs sur lesquelles il exerce une tutelle ou une co-tutelle d’intégrer les questions de genre dans leurs stratégies et actions.

Dernière modification : 03/03/2023

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