La France demeure profondément préoccupée par la crise en cours à Gaza [en]

GAZA

INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIERE,
REPRESENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES

AU CONSEIL DE SECURITE

New York, le 29 décembre 2023

Monsieur le Président,

Je remercie Messieurs Khiari, Muasher et Epshtain pour leurs exposés.

La France demeure profondément préoccupée par la crise en cours à Gaza, qui continue de s’aggraver. J’insisterai sur trois points.

La priorité doit aller à la mise en œuvre immédiate d’un cessez-le-feu durable, avec l’aide de tous les partenaires régionaux et internationaux. C’est que le Président de la République, Emmanuel Macron, a proposé avec insistance.

Il est urgent d’acheminer davantage d’aide aux populations qui en ont plus que jamais besoin, et de garantir un accès sans restrictions de cette aide. Je salue l’engagement des Nations Unies, notamment celui du personnel de l’UNRWA. La France appelle Israël à faciliter l’acheminement de l’aide dans l’ensemble de la bande de Gaza. Le recours à toutes les voies d’accès doit être facilité, y compris à travers la mise en service du point de passage de Kerem Shalom.

Pour répondre aux besoins, la France soutient l’appel des Nations Unies à ouvrir les points de passage utiles, dont celui d’Erez au nord, le port israélien d’Ashdod, et un couloir maritime direct entre Gaza et Chypre.

Les deux résolutions adoptées par ce Conseil ces dernières semaines doivent être appliquées.

A ce titre, la France rappelle, une fois de plus, que le droit international humanitaire et les Conventions de Genève doivent être appliqués en toutes circonstances et par tous. Ce Conseil l’a également rappelé expressément.

La France salue la nomination de la coordinatrice humanitaire pour Gaza, Mme Sigrid Kaag, et l’assure de tout son soutien.

La France continuera à prendre toute sa part au plan humanitaire et d’apporter une aide humanitaire, financière et matérielle, à destination de la population civile de la bande de Gaza.

Monsieur le Président,

Répondre à l’urgence humanitaire est une nécessité, mais ce Conseil ne peut pas se limiter à traiter uniquement des symptômes de cette crise.

Mon deuxième point porte donc sur les attaques du 7 octobre et leurs conséquences.

Tous les otages doivent être libérés immédiatement et sans conditions, comme le demandent, cela a été dit avant moi, les résolutions 2712 et 2720.

Ce Conseil doit condamner les attaques terroristes commises par le Hamas et d’autres groupes terroristes le 7 octobre dernier, y compris les violences sexuelles. Il est incompréhensible que ce Conseil n’ait toujours pas pu le faire.

La France poursuivra son action pour établir des sanctions contre le Hamas au niveau européen.

Monsieur le Président,

Sur le plan politique, enfin, la France continuera de s’engager dans la voie d’une sortie de crise, fondée sur la solution à deux Etats. Celle-ci est la seule qui permettra de construire une paix juste et durable.

Il faut travailler à l’édification d’un État pour les Palestiniens. L’Autorité palestinienne a un rôle central à jouer dans ce processus, en Cisjordanie comme à Gaza, qui a vocation à faire partie de cet État palestinien.
Dans l’immédiat, il est capital d’éviter un embrasement régional et la France déploie tous ses efforts dans ce sens. La situation en Cisjordanie se détériore chaque jour. La stabilité du Liban et de la région nécessite le plein respect de la résolution 1701, par toutes les parties. La France condamne fermement les attaques houthies contre les navires commerciaux en mer Rouge. Elle continuera de se mobiliser pour contribuer à la sécurité maritime dans la région et préserver la liberté de navigation.

Je vous remercie./.

Dernière modification : 03/01/2024

Haut de page