La France exhorte les parties qui se rendent responsables de violations des droits des enfants à respecter le droit international et à mettre fin immédiatement à ces exactions

ENFANTS ET CONFLITS ARMES

INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIERE
REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRÈS DES NATIONS UNIES

AU CONSEIL DE SÉCURITÉ
New York, le 3 avril 2024

Madame la présidente,

Je remercie la Représentante spéciale, le directeur exécutif adjoint de l’UNICEF et Mme Niger-Thomas pour leurs interventions.

Les enfants sont les premières victimes des conflits armés. La France est profondément préoccupée par les graves violations de leurs droits, et par les privations d’assistance humanitaire qu’ils subissent. En 2023, plus de 150 millions d’enfants avaient besoin d’aide. Les cas de déni d’accès ayant affecté des enfants ont considérablement augmenté depuis la mise en place du mécanisme de surveillance et de communication en 2005. Près de 4000 incidents ont été signalés en 2022. Les données pour 2023 et 2024 devraient malheureusement démontrer une augmentation de ces chiffres.

Le refus d’assistance et d’accès humanitaires aux populations civiles, notamment aux enfants, et les attaques contre les personnels humanitaires sont interdits par le droit international humanitaire. Ils peuvent dans certaines conditions constituer un crime de guerre et un crime contre l’humanité. Le déni d’accès humanitaire a un impact disproportionné sur les filles et les jeunes filles, qui sont davantage susceptibles d’être déscolarisées et victimes d’abus sexuels ou de mariages forcés.

Ces entraves peuvent être déplorées dans de nombreuses zones de conflits : Birmanie, Yémen, Soudan, Burkina Faso, et ailleurs.

• En Afghanistan, la politique de ségrégation à laquelle les femmes font face, et les restrictions visant les travailleuses humanitaires, sont autant d’obstacles à l’assistance dont ont besoin les femmes et les enfants.

• A Gaza, les enfants ont besoin d’une aide vitale pour eux. Il faut lever tous les obstacles, autoriser l’utilisation de tous les points de passage terrestres et augmenter leurs capacités. Il s’agit d’une urgence absolue face au risque imminent de famine. La France exige un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza.

Nous devons agir. La France exhorte les parties qui se rendent responsables de violations des droits des enfants à respecter le droit international et à mettre fin immédiatement à ces exactions. Elle appelle instamment tous les États à ratifier et à mettre en œuvre la Convention relative aux droits de l’enfant et ses protocoles facultatifs, ainsi que le Statut de Rome, qui sont des outils essentiels afin de lutter contre l’impunité.

Madame la présidente,

Depuis 2005, l’action de ce Conseil pour éradiquer le fléau des violations graves contre les enfants dans les conflits aura permis de grand succès. Il faut le rappeler, plus de 200 000 enfants ont été extraits des théâtres de guerre.

Ce Conseil doit continuer d’appuyer le mécanisme de surveillance et de communication mis en place en 2005. Celui-ci doit bénéficier des moyens nécessaires pour permettre au Secrétaire général d’établir une liste d’infamies complète et objective. Le groupe de travail doit être en mesure d’adopter rapidement des conclusions qui doivent être mises en œuvre sur le terrain. Je salue à cet égard le travail de la présidence maltaise.

La France continuera de s’engager en faveur de la mise en œuvre de l’agenda « Enfants dans les conflits », car protéger les générations futures est la condition d’une paix durable.

Je vous remercie.

Dernière modification : 05/04/2024

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