Libye : il faut continuer à appuyer le processus politique en cours [en]

LIBYE

INTERVENTION DE NICOLAS DE RIVIERE,
REPRESENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES

AU CONSEIL DE SECURITE

New York, le 28 janvier 2021

Monsieur le Président,

Je remercie la Représentante spéciale ad interim, Stéphanie Williams, pour son intervention. Je salue une nouvelle fois son travail remarquable pour promouvoir une solution politique en Libye. Je salue également les nominations de Jan Kubis comme Envoyé spécial et de Raisedon Zenenga comme Coordonnateur de la MANUL.

Le Conseil de sécurité doit continuer à appuyer fortement le processus politique en cours.

Avec plusieurs de nos partenaires, nous avons salué l’adoption par le Forum de dialogue politique libyen du mécanisme de sélection d’un nouvel exécutif de transition. C’est une étape majeure vers l’unité, la souveraineté et à la stabilité du pays.

Nous appelons toutes les parties libyennes à soutenir ce Forum et la médiation des Nations unies pour permettre la mise en place d’un exécutif de transition unifié et ouvert à tous. Nous suivrons avec attention les réunions de Genève du 1er au 5 février prochains.

Le bon déroulement des élections du 24 décembre 2021 dépend du respect de l’accord de cessez-le-feu conclu en octobre dernier.

Or, si celui-ci est à ce stade globalement respecté, la route côtière n’est toujours pas rouverte. Cela n’est pas acceptable et nous l’avons fait savoir au gouvernement libyen. Les forces étrangères violent l’accord de cessez-le-feu en maintenant leurs éléments armés, 90 jours après l’accord de cessez-le-feu trouvé par les Libyens et près d’un an après la Conférence de Berlin.

Il ne suffit pas de le déplorer. Ce Conseil doit répondre à la demande formulée à la fois par les Libyens et par le Secrétaire général d’autoriser le déploiement rapide d’un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu sous l’égide des Nations unies. Celui-ci devra être crédible et efficace. Notre Conseil doit adopter une résolution donnant pleinement mandat à la MANUL pour surveiller la mise en œuvre de l’accord du 23 octobre. C’est la meilleure garantie d’un cessez-le-feu durable.

Il est temps pour le Conseil de sécurité de faire respecter les résolutions qu’il a adoptées, qu’il s’agisse du respect de l’embargo sur les armes, du départ des combattants étrangers du sol libyen ou du démantèlement des milices.

La force européenne EUNAVFOR Med IRINI y contribue déjà à travers la mise en œuvre en haute mer de l’embargo sur les armes, de manière impartiale et dans le strict respect des résolutions de notre Conseil.

L’Union européenne a adopté en septembre dernier des sanctions contre plusieurs entités responsables de violations de l’embargo. Nous y aurons à nouveau recours si nécessaire.

Sur le volet économique, on observe plusieurs développements positifs : la première réunion du conseil d’administration de la Banque centrale libyenne en cinq ans, la production pétrolière, qui a retrouvé son niveau d’avant le blocage des terminaux, et les taux de change unifiés entre l’Est et l’Ouest. Mais la question essentielle de la mise en place d’un mécanisme transparent de gestion des ressources économiques reste entière.

La lutte contre la traite des migrants doit enfin se poursuivre.

La France s’y emploie. Elle avait proposé, conjointement avec l’Allemagne, la mise sous sanctions d’Osama Ibrahim Al Kuni, trafiquant et coupable de violations des droits de l’Homme. Nous espérons qu’elle pourra intervenir le plus vite possible.

Monsieur le Président,

Il n’y aura pas de solution militaire en Libye. Seul un processus politique sous l’égide des Nations unies permettra une paix durable. Vous pouvez compter sur la France pour apporter tout son soutien au nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général et aux processus en cours. Il est temps de mettre un point final à ce conflit.

Je vous remercie.

Dernière modification : 13/12/2021

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