Nous appelons avec force Israël à cesser l’escalade en cours au Liban [en]
ISRAËL - PALESTINE
INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIÈRE
REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRÈS DES NATIONS UNIES
AU CONSEIL DE SÉCURITÉ
New York, le 27 septembre 2024
Madame la Présidente,
Je remercie le Secrétaire général de son exposé.
Comme l’a dit le Président Emmanuel Macron devant l’Assemblée générale mercredi, il ne doit pas y avoir de guerre au Liban. Nous appelons avec force Israël à cesser l’escalade en cours au Liban, et le Hezbollah à cesser les tirs vers Israël.
Depuis le début de la semaine, les frappes israéliennes ont déjà causé plusieurs centaines de morts civiles, dont des dizaines d’enfants. Le droit international humanitaire doit être respecté. Les civils, qu’ils soient Libanais ou Israéliens, ne doivent en aucun cas être pris pour cibles.
Les frappes massives qui se sont déroulées aujourd’hui dans la banlieue Sud de Beyrouth ont une nouvelle fois causé des destructions et fait de nombreuses victimes. Elles doivent cesser immédiatement.
La France est déterminée à obtenir la cessation des hostilités le long de la Ligne bleue, en accord avec la résolution 1701, et assurer la sécurité des populations civiles, en Israël comme au Liban.
A Gaza, la guerre qui fait rage depuis bientôt un an doit s’arrêter, sans plus tarder. Ce Conseil a exigé par sa résolution 2735, et il doit contribuer à mettre un terme à la tragédie qui s’y déroule.
Il faut un cessez-le-feu immédiat et permanent. Tous les otages doivent être libérés sans délai. Les obstacles à l’aide humanitaire doivent être levés. La stabilité de la région est en jeu.
La France condamne toutes les attaques visant des écoles, des abris de personnes déplacées, des personnels humanitaires ou des Nations Unies. Le droit international humanitaire s’impose à tous, y compris à Israël. Il n’y a pas deux poids, deux mesures.
Nous rendons aussi hommage aux efforts de l’OMS, de l’UNICEF et de l’UNRWA pour avoir mené à bien une campagne de vaccination contre la polio.
A l’approche du 7 octobre, la France rappelle sa ferme condamnation des attaques terroristes commises par le Hamas et d’autres groupes terroristes. L’attachement de la France à la sécurité d’Israël est connu, et il est indéfectible.
L’urgence humanitaire à Gaza ne doit pas nous faire perdre de vue la Cisjordanie, où la situation de se cesse dégrader.
L’accélération de la colonisation, qui est illégale et que la France condamne, éloigne la perspective d’y établir un futur Etat palestinien viable et contigu. La politique de terreur menée par les colons doit cesser sans délai. La France condamne les violations du statu quo historique sur les Lieux saints à Jérusalem-Est, de même que les provocations et les mesures unilatérales qui risquent de conduire à un embrasement de la situation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
Face à la tragédie au Proche-Orient, l’inaction, notamment de ce Conseil, n’est pas une option. La France soutient les efforts de médiation conduits par les Etats-Unis, l’Egypte et le Qatar. Tout doit être fait pour que ces négociations aboutissent au plus vite.
En lien avec ses partenaires, la France poursuit ses efforts pour une relance des efforts de paix visant à mettre en œuvre la solution des deux Etats. Elle restera à l’initiative, y compris au Conseil de sécurité, qui aura tout son rôle à jouer le moment venu.
Dans l’immédiat, nous devons continuer d’aider les Palestiniens à établir un futur État palestinien viable, souverain et contigu. Les mesures qui visent à affaiblir l’Autorité palestinienne doivent cesser. La France appelle Israël à ne plus faire obstacle au transfert des revenus de l’Autorité palestinienne. Elle soutient une Autorité palestinienne réformée, capable d’exercer ses responsabilités sur l’ensemble des Territoires palestiniens, y compris dans la bande de Gaza.
Je vous remercie.