La France rappelle que le droit international humanitaire s’impose à tous [en]
SITUATION AU MOYEN ORIENT
INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIERE,
REPRESENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES
AU CONSEIL DE SECURITE
New York, le 18 octobre 2023
Monsieur le Président,
Je remercie Messieurs Griffiths et Wennesland pour leurs exposés.
La situation à Gaza et dans la région ne cesse de se détériorer, depuis l’attaque terroriste commise contre Israël par le Hamas, le 7 octobre. Il est regrettable que le Conseil de Sécurité n’ait pas été en mesure, aujourd’hui, onze jours après cette attaque, de réagir et d’agir.
Il aurait été plus que temps que ce Conseil appelle à épargner la vie de tous les civils. La France condamne avec fermeté la frappe contre l’hôpital Al-Ahli dans la ville de Gaza, qui a fait un nombre très important de victimes civiles palestiniennes. Rien ne peut justifier une frappe contre un hôpital. Toute la lumière devra être faite.
Il aurait été aussi plus que temps pour ce Conseil de condamner sans ambigüité l’attaque terroriste du Hamas contre Israël. La France, par la voix du Président de la République, l’a fait le jour-même, en assurant Israël de toute notre solidarité.
C’est pour ces raisons que la France a voté en faveur de la résolution mise au vote aujourd’hui par le Brésil. Ce projet condamnait sans ambiguïté les actes de violence et de terrorisme à l’encontre des populations civiles, et demandait l’ouverture urgente d’un accès humanitaire à Gaza. Les civils qui souhaitent pouvoir sortir doivent pouvoir le faire. Et le Hamas ne doit pas les en empêcher.
La France remercie le Brésil pour son initiative et son rôle de coordination,
Israéliens et Palestiniens méritent de vivre en paix et en sécurité. Je veux rappeler la solidarité sans faille de la France avec Israël dans cette épreuve et nos plus sincères condoléances à toutes les familles qui ont perdu des proches, dont un nombre important de Français. La France réitère son attachement indéfectible à la sécurité d’Israël et rappelle son droit à se défendre, dans le respect du droit international humanitaire et en préservant les populations civiles, face aux lâches attaques terroristes qui le visent.
La France rappelle par ailleurs que le droit international humanitaire s’impose à tous. La protection des populations civiles doit être assurée. L’accès humanitaire à la bande de Gaza doit être ouvert sans délais, et il implique que la sécurité des civils soit pleinement assurée par des trêves humanitaires.
Le Conseil de sécurité aujourd’hui, par cette résolution, aurait pu rappeler l’obligation urgente de permettre la fourniture des biens vitaux à la population de Gaza : eau, nourriture, électricité, carburant, médicaments.
Il aurait pu exiger l’accès sûr et sans entraves des travailleurs humanitaires des Nations unies et du CICR à Gaza.
La France prend, avec ses partenaires, toutes ses dispositions pour soutenir les opérations humanitaires des Nations unies à Gaza. Nous appelons les membres de de Conseil à faire de même. Face à l’urgence humanitaire, la France a mobilisé 10 millions d’euros d’aide humanitaire supplémentaire pour la population de Gaza qui financeront notamment l’action d’agences des Nations unies, comme l’UNRWA et le Programme alimentaire mondial, et d’ONG humanitaires.
Seule une reprise du dialogue permettra de mettre fin à l’engrenage de la violence.
L’urgence est humanitaire mais elle est aussi diplomatique : nous devons tout faire pour éviter un embrasement régional. Les acteurs qui peuvent tirer parti de la situation doivent s’abstenir de rentrer dans le conflit.
Les événements de ces derniers jours confirment, s’il en était encore besoin, l’urgence d’un règlement politique au conflit israélo-palestinien. Les conditions d’une paix durable sont connues : ce sont des garanties indispensables pour la sécurité d’Israël et un Etat pour les Palestiniens. Les aspirations légitimes des Palestiniens et la sécurité d’Israël forment un tout indissociable. C’est la ligne que la France a toujours défendue et qu’elle continuera de porter. Nous devons nous mobiliser collectivement afin d’y parvenir.
Je vous remercie./.