La consolidation de la paix : un outil majeur de prévention, stabilisation et développement [en]
INTERVENTION DE MME NATHALIE BROADHURT
REPRESENTANTE PERMANENTE ADJOINTE DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES
AU CONSEIL DE SECURITE
New York, le 27 juillet 2022
Monsieur le Président,
Je souhaite remercier les représentants permanents d’Egypte et du Bangladesh pour leurs interventions respectives et saluer le travail absolument remarquable qui a été réalisé par les présidences de l’Egypte et du Bangladesh à la tête de la Commission de la consolidation de la paix en 2021 et en 2022.
Je reviendrai, pour ma part, sur trois points.
Premièrement, la Commission de consolidation de la paix doit continuer à développer les partenariats et le dialogue avec les Etats concernés.
La Commission de consolidation de la paix a fait ses preuves pour réunir un ensemble large et diversifié d’interlocuteurs et de partenaires. Et sa capacité à faire dialoguer de manière interactive les États membres avec la société civile, les organisations régionales, avec le secteur privé, est primordiale. L’aptitude à rassembler fait la force de cet organe.
La France salue le travail qui a été mené par les configurations pays et l’engagement personnel de leurs présidences. La France se félicite en particulier que la configuration sur la République centrafricaine ait, cette année encore, fait des recommandations au Conseil de sécurité en amont du renouvellement du mandat de la MINUSCA.
La France encourage par ailleurs la configuration sur le Burundi à continuer à soutenir les avancées dans ce pays. Le Burundi pourra compter sur l’accompagnement de la France dans le cadre du dialogue politique en cours via l’Union européenne.
Deuxièmement, l’apport opérationnel de la Commission de la consolidation de la paix doit être décuplé, en particulier vis-à-vis du Conseil de sécurité.
Les travaux de la Commission sur les sujets thématiques transversaux ont démontré toute leur importance, notamment pour promouvoir les agendas tels que celui sur Femmes, Paix et Sécurité et sur les Jeunes, Paix et Sécurité. Et pour répondre à des besoins concrets, ces travaux doivent également s’inscrire dans des situations géographiques précises.
A l’intersection des enjeux de paix, de sécurité et de développement, la Commission a un rôle central pour bâtir une paix durable et pour prévenir la réémergence des conflits. La France soutient ses travaux dans les contextes de transition, de post-conflit. La Commission doit notamment appuyer la préparation des retraits d’opérations de maintien de la paix, en mobilisant notamment les agences, fonds et programmes des Nations Unies et l’ensemble des partenaires au développement. Son soutien à la transition de la MONUSCO, en particulier, sera très important.
Vis-à-vis du Conseil de sécurité, la Commission de consolidation de la paix doit produire des recommandations qui soient complémentaires, qui soient ciblées, opérationnelles, dans le respect des mandats des deux organes. En amont des renouvellements de mandats d’opérations de maintien de la paix, l’anticipation et le dialogue avec les plumes du Conseil de sécurité est absolument essentiels. Et je salue ici le travail qui a été mené par le Kenya en tant que coordonnateur informel entre la Commission et le Conseil, cela a été extrêmement précieux.
Enfin, une paix durable doit se bâtir sur des financements qui soient pérennes et prévisibles.
Nous le savons, les besoins en matière de financement de la consolidation de la paix restent conséquents. Cela a été rappelé lors de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale au mois d’avril dernier.
Le Fonds de consolidation de la paix a prouvé sa capacité à catalyser les financements, à soutenir une réponse intégrée des Nations unies, à travailler avec l’ensemble des acteurs de terrain. Il promeut la mise en œuvre des Objectifs du développement durable et la bonne gouvernance.
Pour cela, un financement durable de la consolidation de la paix doit être assuré. Il importera d’étudier en Cinquième Commission la possibilité de mettre en place des financements qui soient pérennes. D’autres options devront aussi être exploitées. Je pense notamment aux partenariats avec les institutions financières internationales et à la mobilisation des acteurs du secteur privé.
Le Fonds continuera à bénéficier du soutien de la France, qui augmente cette année encore sa contribution pour atteindre 7,5 millions de dollars.
Monsieur le Président,
La consolidation de la paix est un outil majeur de prévention, de stabilisation et de développement au service des populations. Pour elles, nous devons redoubler d’efforts afin de bâtir et de financer une paix durable.
Je vous remercie.