"Les droits des femmes et des filles ne sont jamais pleinement acquis" [en]
DEBAT OUVERT DE HAUT NIVEAU SUR
« LA PARTICIPATION ET L’INCLUSION ECONOMIQUE DES FEMMES
COMME ELEMENT CLE DE CONSTRUCTION DE LA PAIX »
INTERVENTION DE MME NATHALIE BROADHUSRST
REPRESENTANTE PERMANENTE ADJOINTE DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES
AU CONSEIL DE SÉCURITÉ
New York, le 8 mars 2022
Je vous remercie Madame la Présidente,
Je voudrais tout d’abord saluer l’engagement des Émirats arabes unis en faveur de la mise en œuvre de l’agenda Femmes, paix et sécurité. Je souhaiterais également remercier la Directrice exécutive d’ONU Femmes Sima Bahous pour sa présence et sa présentation, la Directrice générale du FMI Madame Kristalina Georgieva ainsi que Madame Moussokoro Coulibaly pour leurs témoignages puissants.
En tout premier lieu, je souhaiterais rappeler notre condamnation de l’agression de la Russie contre Ukraine et exprimer tout mon soutien et toute ma solidarité vis-à-vis du peuple ukrainien et tout particulièrement, en ce 8 mars, vis-à-vis des femmes et des filles ukrainiennes qui subissent déjà de plein fouet les conséquences de cette guerre tout en œuvrant chaque jour pour permettre à leur famille et à leur pays d’y faire face.
Madame la Présidente la pandémie de covid-19 nous a également rappelé que les droits des femmes et des filles ne sont jamais pleinement acquis. L’impact économique a été particulièrement lourd pour les femmes, très présentes dans les secteurs les plus touchés par la crise ainsi que dans l’emploi informel et dans l’emploi précaire. Il est dès lors essentiel que nos efforts pour reconstruire en mieux s’appuient sur une participation égale, pleine, substantielle et effective des femmes à l’économie.
En Afghanistan, depuis leur prise de pouvoir par la force, les Taliban multiplient les exactions, et notamment à l’encontre des militantes afghanes, ainsi que les violations inacceptables des droits des femmes. L’exclusion des Afghanes de la vie politique, sociale, économique du pays est un affront à la conscience humaine. La France condamne ces exactions et l’éviction des femmes de la vie socio-économique et elle apporte tout son soutien à toutes les Afghanes qui se battent pour le respect de leur dignité et de leurs droits. A travers elles, la France rend hommage à toutes les femmes défenseures des droits qui agissent à travers le monde.
Madame la Présidente,
Ces exemples et l’actualité récente nous rappellent qu’on ne peut faire l’économie d’une approche par les droits. Le respect des droits demeure la pierre angulaire de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité. Nous encourageons à cet égard la mise en œuvre holistique des piliers de l’agenda, associant les droits et l’inclusion économique. Seule cette approche complète peut permettre la construction d’une paix qui soit durable, juste et inclusive.
De son côté, la France continuera de promouvoir une diplomatie féministe ambitieuse et résolue. Elle continuera de placer la participation et l’inclusion des femmes au cœur de l’ensemble de ses projets de coopération. Lors de sa présidence du G7 en 2019, nous avions ainsi soutenu l’entreprenariat féminin en Afrique, au travers de l’initiative AFAWA, en association avec le secteur privé. La France promouvra également le suivi des engagements qui ont été pris lors du Forum Génération Egalité, co-organisé avec le Mexique, avec ONU Femmes et avec la société civile. Nous appelons toutes les parties prenantes à s’engager pour assurer la mise en œuvre du « plan d’accélération mondial » en matière d’égalité et de ses 40 milliards de dollars d’engagements financiers, ainsi que du Compact Femmes, Paix et Sécurité et Action Humanitaire qui a été mentionné à plusieurs reprises lors des interventions de mes collègues. Au Conseil de sécurité, nous continuerons de promouvoir activement la mise en œuvre effective de l’Agenda « Femmes, Paix et sécurité ».
Je vous remercie./.