Syrie : "Chacun sait la culpabilité du régime syrien et les actes ignobles dont il est responsable" [en]
SYRIE - ARMES CHIMIQUES
INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIERE,
REPRESENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES
AU CONSEIL DE SECURITE
New York, le 5 janvier 2022
Madame la Présidente,
Je souhaite tout d’abord vous féliciter pour votre accession à cette fonction et vous dire le plein soutien de la France. Je tiens également saluer la présence parmi nous de cinq nouveaux membres non-permanents et leur dire très chaleureusement que la France sera à leurs côtés pendant les deux années qui viennent.
Je remercie enfin Mme Nakamitsu pour son exposé.
Pourquoi sommes-nous réunis aujourd’hui ? La raison en est simple. Parce que le 30 août 2013, le régime syrien a utilisé des armes chimiques contre sa propre population, faisant plus de mille victimes – femmes, enfants, vieillards – à la Ghouta, dans la banlieue de Damas. Parce que le Conseil de sécurité, suite à cela, a adopté à l’unanimité la résolution 2118, exigeant le désarmement complet et vérifiable de l’arsenal chimique syrien. Aucun déni des faits alors, puisque tous les membres du Conseil avaient voté en faveur de ce texte. Parce qu’enfin, depuis plus de huit ans, il a été impossible à ce Conseil, comme à l’OIAC et aux différents mécanismes mis en place, d’obtenir cela.
Non seulement le régime syrien ne coopère pas, mais il a depuis 2013 recouru de nouveau à l’arme chimique. Tout cela n’est hélas pas un conte de fées. Ce sont juste les faits. Et ces faits doivent être qualifiés de crimes contre l’humanité.
Aujourd’hui, en janvier 2022, le régime syrien refuse toujours de coopérer. Il ne délivre pas les visas nécessaires, il continue de vouloir interférer dans le choix des inspecteurs, l’équipe d’évaluation de la déclaration initiale n’a toujours pas pu être déployée. Il y a une volonté très claire de faire obstruction. Manifestement le régime ne souhaite pas que la lumière soit faite sur sa déclaration initiale.
Cela n’est pas acceptable. La Syrie a des obligations de coopération, inscrites dans la Convention d’interdiction des armes chimiques et dans la résolution 2118, adoptée, je le rappelle, à l’unanimité par ce Conseil. Elle doit les respecter. Si la Syrie souhaite voir ses droits et privilèges restaurés à l’OIAC, elle doit coopérer.
Je tiens une nouvelle fois à saluer le travail remarquable du Secrétariat technique de l’OIAC. Face à l’obstruction du régime et face à la calomnie, le Secrétariat technique fait preuve de ténacité et d’un grand professionnalisme. Les campagnes de désinformation à son encontre doivent cesser, elles déshonorent leurs auteurs.
Madame la Présidente,
Chacun sait la culpabilité du régime syrien et les actes ignobles dont il est responsable. C’est pourquoi la France est engagée fermement dans la lutte contre l’impunité. Les victimes se tournent aujourd’hui vers les juridictions nationales. Je le dis avec gravité : il n’y aura pas de répit pour les criminels. C’est le message que nous défendons avec nos partenaires, au sein du Partenariat international contre l’impunité d’utilisation d’armes chimiques.
Je vous remercie./.