Syrie : "Le règlement durable du conflit ne peut être que politique" [en]

SYRIE

INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIERE
REPRESENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES

AU CONSEIL DE SECURITE

New York, le 25 février 2022

Monsieur le Président,

Je remercie Monsieur Pedersen et Madame Msuya pour leurs interventions.

Le règlement durable du conflit ne peut être que politique.

La guerre n’est pas finie : un bombardement des forces du régime syrien dans la province d’Idlib a entraîné le 12 février la mort de nombreux civils, dont des enfants. La France condamne ces bombardements et réitère son appel à une cessation immédiate des hostilités à l’échelle nationale. La protection des civils reste une priorité absolue.

Ce Conseil a adopté à l’unanimité la résolution 2254. Elle demeure notre feuille de route commune pour aboutir à une solution politique au conflit. Sans sa pleine mise en œuvre, il n’y aura pas de paix durable.

La France soutient les efforts déployés par l’Envoyé Spécial dans le cadre de l’approche « step for step ». Le processus politique doit connaître des avancées et chaque acteur doit prendre ses responsabilités, en premier lieu le régime syrien, qui ne consent toujours pas à faire le moindre geste.

Les besoins humanitaires n’ont jamais été aussi élevés : 14,6 millions de personnes ont besoin d’aide.

Il est indispensable de garantir un plein accès humanitaire à l’ensemble de ces personnes. Toutes les parties au conflit, en particulier le régime, doivent respecter leurs obligations internationales.

Le mécanisme humanitaire transfrontalier demeure indispensable : 10 000 camions ont permis l’an dernier d’acheminer chaque mois de l’aide à environ 2,4 millions de personnes au Nord-Ouest. Les progrès en matière d’accès crossline doivent se poursuivre, tant au Nord-Ouest qu’au Nord-Est. Mais le mécanisme transfrontalier restera nécessaire aussi longtemps que l’aide ne parviendra pas à toutes les populations dans le besoin sur l’ensemble du territoire.

En l’absence de solution politique, les positions françaises, comme européennes, sur la levée des sanctions et la reconstruction demeureront inchangées. La reconstruction ne pourra débuter que lorsqu’un processus politique sera solidement enclenché. Je le redis : le régime doit là aussi prendre ses responsabilités.

Par ailleurs, les violations systématiques par le régime des droits des réfugiés rentrés en Syrie témoignent que les conditions d’un retour volontaire, sûr et digne des réfugiés ne sont pas remplies. A nouveau, il revient au régime de prendre ses responsabilités. Il est par ailleurs indispensable de permettre au HCR d’avoir accès aux réfugiés de retour.

La France continuera, enfin, son combat sans relâche contre l’impunité des auteurs de crimes commis en Syrie. Ceux-ci devront répondre de leurs actes.

Je vous remercie./.

Dernière modification : 07/12/2022

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