Syrie : la France regrette le non-renouvellement de l’aide humanitaire transfrontalière [en]

Syrie humanitaire
Explication de vote par Mme Anne Gueguen, représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies
Conseil de sécurité – 19 décembre 2019

Madame la Présidente,

La France regrette profondément que le projet de résolution porté par les co-plumes humanitaires et soutenu par 13 des 15 membres du Conseil de sécurité n’ait pas été adopté, parce que la Russie, suivie par la Chine, a choisi d’utiliser son veto et de mettre en péril l’appui humanitaire international à la Syrie et la survie de millions de personnes. C’est irresponsable et sinistre.

L’aide humanitaire transfrontalière est une question vitale pour les quatre millions de Syriens qui en dépendent. Faut-il encore le rappeler : il n’y a aujourd’hui pas d’alternative à l’aide transfrontalière pour apporter chaque jour une assistance vitale aux centaines de milliers de personnes dans le besoin dans les régions concernées, notamment à Idlib, parce que le régime syrien continue d’instrumentaliser l’aide humanitaire à des fins politiques et d’empêcher que tous ceux qui souffrent et sont dans le besoin y aient un accès égal.

La France appelle l’ensemble des membres du Conseil de sécurité à faire preuve d’unité et de responsabilité et à poursuivre le dialogue pour renouveler ce mécanisme indispensable, comme le demandent le Secrétaire général lui-même, mais aussi les agences humanitaires et les pays de la région. Un renouvellement pour six mois uniquement ne ferait pas de sens en termes de planification des opérations humanitaires, qui ont besoin de prévisibilité et de stabilité pour être préparées et conduites de manière efficace et dans la durée. S’agissant des points de passage, je tiens à nouveau à rappeler l’importance cruciale que revêt le point de passage d’al-Yarubiyah : il permet d’acheminer 40% des médicaments pour les opérations humanitaires dans le Nord-Est. Les autorités irakiennes plaident elles aussi en faveur de son maintien.

On sait les enjeux politiques et militaires à ce stade du conflit en Syrie, mais il faut cesser de politiser et d’instrumentaliser l’aide humanitaire. Ne prenons pas la population syrienne en otage et remettons nous au travail.

Je vous remercie.

Dernière modification : 25/02/2020

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