RDC : renouvellement à l’unanimité de la MONUSCO ! [en]
MONUSCO
Explication de vote par Mme Anne Gueguen, représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies
Conseil de sécurité – 19 décembre 2019
Madame la Présidente,
La France se félicite de l’adoption à l’unanimité de cette résolution renouvelant le mandat de la MONUSCO. Par cette résolution, le Conseil de sécurité a voulu consacrer l’entrée de la RDC dans une nouvelle phase de son histoire et marquer l’importance du partenariat entre l’ONU et la RDC, afin de contribuer conjointement à la protection des civils et à la stabilisation du pays. C’est pourquoi le Conseil de sécurité demande notamment à la RDC et à l’ONU de développer ensemble une stratégie de transition, qui permette de déterminer clairement les priorités à mettre en œuvre afin de réunir les conditions préalables au retrait à terme de la MONUSCO, dans ce que la revue stratégique indépendante a appelé « un compact de transition pour une paix durable ». Cette initiative permettra de concentrer les efforts sur l’Est du pays, toujours en proie à de violents affrontements, tout en poursuivant les efforts de consolidation de l’Etat et de ses institutions. Le Conseil de sécurité a également, à travers cette résolution, rappelé ses attentes concernant la protection des civils, qui est au cœur du mandat sous Chapitre VII de la MONUSCO et qui relève de la responsabilité de l’ensemble de la mission.
Mais au-delà de la MONUSCO, c’est de l’aide de tous ses partenaires dont la RDC va avoir besoin afin de mettre pleinement en œuvre les réformes nécessaires à une stabilisation durable du pays. Je pense à la réforme de la justice et du secteur de sécurité, au processus de désarmement, démobilisation et réinsertion en particulier, tous deux éléments essentiels pour mettre fin à la violence qui continue à toucher certaines parties du pays. Je pense aussi aux programmes de développement portés par le Président Tshisekedi et son gouvernement, qui visent à favoriser un accès plus équitable aux ressources disponibles comme aux services de base et réduire ainsi les tensions, notamment inter-communautaires. L’ONU, les institutions financières internationales, les partenaires bilatéraux et multilatéraux, tous doivent se mobiliser en appui à la RDC pour lui permettre d’atteindre ces objectifs. La MONUSCO ne parviendra pas à le faire seule. La RDC peut compter sur l’appui de la France. Nous avons d’ores et déjà prévu un appui de 300 millions d’euros sur les 5 prochaines années.
Enfin, outre ces partenaires, c’est la région qui est appelée à se mobiliser en premier lieu. Les Grands lacs disposent d’un énorme potentiel de développement et les Etats de la région ont destin liés pour le valoriser. Cet objectif s’enracine dans l’Accord-cadre d’Addis Abeba depuis 2013. L’éradication des groupes hostiles, la normalisation du secteur extractif, l’harmonisation juridique et fiscale, la mise sur pied d’une coopération régionale en matière douanière et policière, nécessitent l’engagement de tous, Etats et organisations sous-régionales. La France forme le vœu que tous les responsables politiques de cette région saisissent pleinement les opportunités qui se présentent actuellement pour tourner définitivement la page du passé et construire ensemble à un avenir dans le partenariat.
Je vous remercie.